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Stockage : bien refroidir les grains avant le 1er novembre

L’idéal est d’utiliser au mieux la ventilation pour atteindre une température des grains de 12 °C avant le passage au tarif d’hiver en électricité. © WATIER VISUEL

Les organismes stockeurs sont invités à refroidir le plus possible les grains avant le passage, le 1er novembre, au tarif d’hiver de l’électricité plus élevé. David Salardaine, de LCA Solutions +, avec l’outil OptiVentil, et Jonathan Thevenet, d’Asfona, délivrent leurs conseils.

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Dans le déploiement actuel de toute solution pouvant limiter ou compenser l’impact de l’inflation des prix de l’énergie, un conseil revient régulièrement : refroidir le plus possible les grains avant le 1er novembre, date à partir de laquelle va s’appliquer le tarif d’hiver en électricité qui peut s’avérer « trois à dix fois plus cher que le tarif d’été », selon les informations remontées du terrain par des coopératives auprès de David Salardaine, consultant en énergie à LCA Solutions +.

Atteindre les 12 °C

Cependant, la ventilation, censée abaisser la température du tas de grains pour permettre leur meilleure conservation et éviter l’usage d’insecticide, doit être pratiquée de façon la plus efficace possible afin de conduire à un refroidissement suffisant avant cette date butoir du 1er novembre. La bonne gestion de la ventilation va permettre de gagner sur deux plans, en limitant le surcoût lié à ce passage au tarif hivernal et en optimisant l’énergie utilisée grâce à une meilleure efficacité des heures de ventilation. Avec, à la clé, moins de dépenses sur la facture énergétique.

L’idéal est d’atteindre les 12 °C à cette période pour David Salardaine qui estime « cet objectif tout à fait atteignable, si on a bien utilisé les heures froides d’été ». Le niveau d’écart entre la température extérieure et la température des grains joue alors un rôle primordial. De son côté, Jonathan Thevenet, directeur de l’organisme de formation Asfona, rappelle qu’« il faut au moins 7 °C d’écart pour ventiler efficacement », dès le grain rentré dans les silos. Un conseil qu’il dispense d’ailleurs lors des sessions sur les économies d’énergie qu’il anime depuis septembre.

Piloter avec des thermostats

Une ventilation efficace demande donc un équipement des silos en sondes de thermométrie pour mesurer la température des grains. « De nombreux silos en sont équipés. Une bonne thermométrie évitera également de ne pas surventiler le silo », avance Jonathan Thevenet. Sinon, des sondes sont commercialisées dans cette optique de surveiller la température du grain, à l’image de celles de la société Javelot.

Une bonne ventilation demande aussi de « tenir compte de la température extérieure ; or un certain nombre d’opérateurs ne le font pas », souligne David Salardaine, tout en observant que « lors du week-end du 1er octobre, sur certains sites, on avait reréchauffé ce qui avait été refroidi ».

Pour éviter ce type d’incident, l’automatisation de la ventilation peut être mise en place par la pose d’un thermostat ou se faire au niveau de la supervision informatique avec un raccordement, dans les deux cas, à une sonde de température extérieure. David Sarladaine estime approximativement que « le tiers des silos ne dispose pas de thermostat pour piloter la ventilation, un autre tiers en dispose mais ne l’utilise pas à bon escient, et un tiers l’utilise bien ».

Des outils pour mieux gérer la ventilation

Afin d’améliorer le pilotage de la ventilation, Jonathan Thevenet propose un accompagnement pour aider à créer un outil de suivi de la conservation du grain sur la base d’un fichier Excel qui permettra de renseigner, notamment, le coût énergétique. De son côté, LCA Solutions + déploie depuis six mois son nouveau logiciel OptiVentil, travaillé avec l’Ademe, avec un certain succès puisqu’une quinzaine de coopératives l’ont adopté à ce jour pour équiper un total de 300 sites.

Exemple de tableau de bord du logiciel en ligne OptiVentil.

Cet outil en ligne permet d’afficher un tableau de bord déclinant, par silo, le niveau d’efficacité de la ventilation et les heures de froid utilisées, ainsi qu’un graphe croisant les plages de ventilation et les températures extérieures avec un système d’alerte. Ces informations sont obtenues à partir d’un algorithme renseigné du niveau de puissance des ventilateurs et des données de consommation électrique des silos en temps réel, ainsi que de la météo. Cet algorithme va identifier les périodes de ventilation et vérifier si elles sont efficaces compte tenu de la température extérieure. Les alertes qui en découlent vont permettre de réajuster la stratégie de ventilation.

Des alertes à analyser pour sensibiliser les décisionnaires

L’analyse de ces alertes décidera des actions à mettre en place. « Par exemple, s’il y a un thermostat sur le silo, l’opérateur peut se demander si le thermostat était bien paramétré, défectueux ou encore enclenché, détaille David Salardaine. À l’inverse, s’il n’y en a pas et si la ventilation est programmée manuellement, cela va permettre de justifier, chiffres à l’appui, de la nécessité d’en installer un auprès de la direction. »

OptiVentil peut permettre de vérifier si le fonctionnement de la ventilation est conforme à la consigne désirée et identifier donc éventuellement des thermostats défaillants quand ils existent. Il peut aussi faire prendre conscience à l’utilisateur des heures de froid perdues quand le système fonctionne avec une programmation horaire, pour heures creuses par exemple.

Hélène Laurandel

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